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Bonjour à tous ! Le blog commence doucement à prendre vie et Romane a pu publier sa première chronique sur  "The Mortal Instru...

mercredi 23 mars 2016

"Le long périple d'Hakim et Aïcha" - Romane

"Le long périple d'Hakim et Aïcha" - Romane
(Partie n°1)


- Viens, il faut qu'on s'en aille.
- Déjà ? Je suis fatiguée.
- Il faut qu'on s'en aille, qu'on s'éloigne.
- Oui mais Papa, Maman, où sont-ils ?
- Je ne sais pas. Ils m'ont juste dit qu'il fallait partir loin, très loin. 

Que c'était trop dangereux de rester là. Tout le monde est en train de partir. Il faut qu'on les suive. Ils disent tous qu'arrivés à la frontière ce sera mieux. J'ai promis à Papa qu'il ne t'arrivera rien, que je prendrai soin de toi. Je sais que c'est dur mais nous devons être courageux.

- Qui sont tous ces gens qu'on suit ?
- Je ne sais pas, je sais seulement qu'ils fuient, comme nous. 

La petite Aïcha avait poussé un long bâillement. Sans lui laisser le temps d'enfiler ses chaussures, Hakim, son grand frère, l'avait prise dans ses bras. Il avait emporté un sac qu'il avait rempli avec le peu de vêtements et de nourriture qu'ils possédaient. 

- Attends !
- On n’a pas le temps, les gens partent, nous devons les suivre. 

    Ces mots n'avait pas calmé Aïcha. Celle-ci s'était débattue et avait essayé de poser le pied au sol. L'adolescent avait donc posé sa sœur qui immédiatement, s'était mise à courir en direction de la maison. Quelques dizaines de secondes plus tard, elle en était ressortie avec ses chaussures aux pieds et sa peluche à la main. Elle était arrivée en trottinant vers son grand frère, un petit sourire aux lèvres. Elle ne comprenait sans doute pas le long et dangereux périple qui les attendait. Il faisait nuit. Une nuit noire et effrayante. Le village était entouré d'une épaisse forêt, qu'il faudra traverser silencieusement. Des dizaines de villageois, en famille ou en couple, parfois seul, s'acheminaient silencieusement vers la place de la petite ville. Ils avaient un maigre bagage et la peur se lisait sur leur visage mais presque tous semblaient déterminés à fuir leurs pays. Les deux enfants les suivirent. Quand Aïcha et Hakim arrivèrent sur les pavés de la place, il y avait déjà des dizaines, peut-être même une ou deux centaines de personnes, prêtes à fuir leur pays. 

- Pourquoi il y a autant de gens ? On va où ? demanda Aïcha.
Hakim s’accroupit face à sa sœur.
- Papa et Maman sont partis. Loin. On doit les rejoindre. Ils avaient une occasion inespérée de s'enfuir. Un de leurs amis est venu à la maison cette nuit, m'a tout dit et m'a donné le message de Papa : il me demande de veiller sur toi et de les rejoindre, en France. Il sortit de sa poche un bout de papier où était inscrite l'adresse d'une maison à Nice.
- C'est où ça, Nice ? demanda-t-elle, perplexe.
- C'est en France, répondit Hakim.
- C'est où la France ?
- C'est très loin et il n'y a pas de guerre, expliqua-t-il.
- Oh.. Aïcha s'imaginait, dans un pays sans guerre et sans horreur.

Une question la taraudait :
- Mais.. Et les sangliers ? C'est eux qu'on fuit ?

Hakim sourit tristement. Leur père, pour expliquer la situation critique de leur pays à sa fille, avait employé le mot « sanglier » pour parler des terroristes. Grâce à ce mot, la petite avait très bien compris la situation sans en être affectée. Le garçon ne voulait pas inquiéter sa sœur, c'est pourquoi il lui répondit tout simplement :

- Ne t'inquiètes pas, tout se passera bien. Les sangliers ne nous embêterons pas. Mais oui, ce sont eux que nous fuyons. 

Malgré cette tentative pour la rassurer, Hakim voyait bien que cela ne suffisait pas : Aïcha affichait une mine dubitative.

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